Quelques partages du mois de mai : Les ateliers (Herboristerie initiatique, Science des paysages, ceinture d’Artémis, magie des druides). le Genêt comme plante pionnière. Rdv visio samedi 15 juin pour le Cycle des 8 initiations. Remerciements.
De retour de 2 festivals (Festival Mère Nature et Festival du chamanisme, des traditions et spiritualités ancestrales) au mois de Mai, telle une herbe séchée, j’infuse tranquillement les couleurs des échanges, des réflexions émises pendant les ateliers, cérémonies. Je pense à notre implication sur un territoire. Habiter un lieu avec conscience, c’est apprécier les habitants, humains et non humains, les paysages, les formes, vallées, montagnes, prairies, chemin creux, les choix politiques aussi, l’agriculture passée et actuelle, l’inspiration présente à travers les chants traditionnels, les danses ; tout comme lorsque l’on rencontre quelqu’un, on apprécie, sa présence, son allure, ses choix, ses couleurs, sa terre, jusqu’à sa nature profonde.
Je demande souvent lors de nos rencontres d’initier l’exploration de soi en axant les premières recherches sur l’étymologie de votre lieu de naissance, de votre nom... Une personne me partageait, « ma rue n’a pas de nom ». Je lui ai répondu, il y dit y avoir une source proche de là qui détient la mémoire du lieu, elle doit être identifiée par les anciens. Une autre personne me disait, « il y a beaucoup de Genêts à balai et nous ne savons pas quoi faire à part les arracher. » Voici quelques informations qui permet d’investiguer et se mettre en mouvement lorsque nous avons des problématiques de co habitation. Que dit la plante, du sol, du climat, son réseau de réciprocité, autrement dit la nature de sa relation aux autres êtres vivants…, allons à sa rencontre jusqu’à sa nature propre, son identité, sa divinité*. Dans tous les cas, si nous voulons savoir quoi faire d’une plante qui est « envahissante », nous devons penser la vision du lieu voire le rêve.
Genêt à balai – Cytisus scoparius. Fabaceae (Légumineuses)
Le nom de ce genêt, y compris son nom scientifique, renvoie à son allure générale et à son utilisation puisque le mot « scoparius », servant à faire des balais, vient du latin « scopa », balai. En effet, ses tiges ligneuses et souples étaient autrefois séchées pour fabriquer des balais. Et dans l’iconographie populaire, c’est sur un balai de genêt que les sorcières s’envolent !
Biotope primaire : Landes, lisières, clairières forestières fruticées. Biotope secondaire: Friches agricoles, prairies agricoles, coupe de bois. Bio-indicatrice: Sols siliceux acides, à faible pouvoir de rétention, en cour de lessivage et d’érosion par manque de couverture végétale, ou après sa disparition (incendies de forêt), coupe de bois. Tiré du livre de Gérard Ducerf Les plantes bio indicatrices
Le Genêt à balais a pour organes souterrains des racines profondes et pivotantes qui retiennent la terre lors des fortes précipitations et permettent à la plante une bonne résistance au vent et une meilleure irrigation.
Il existe de nombreuses autres espèces qui portent le nom de genêt et sont assez proches, du moins en apparence, du Genêt à balais : dans la tribu des Cytisées ou Génistées – synonymes –, on trouve par exemple le Genêt strié (Cytisus striatus), le Genêt velu (Cytisus villosus) ou le Genêt des teinturiers (Genista tinctoria).
Un amateur de soleil peu exigeant : écologie de l’espèce.
Pour s’implanter, il choisit les endroits baignés de soleil. Silicicole, il aime les sols acides, sableux et pauvres en nutriments comme les landes, les friches, les bois clairs, les lisières forestières, le bord des routes et des chemins. On le trouve souvent aux côtés de la bruyère. J’aime beaucoup cet article disponible en cliquant sur le lien. Genêt recherche désespérément perturbation.
Mésoxérophile, il s’adapte facilement aux milieux secs mais ne résiste toutefois pas à la sécheresse extrême. Également peu résistant aux très basses températures, il apprécie les régions aux hivers doux. Il préfère ainsi des températures et une humidité moyennes et s’épanouit dans les zones à climat tempéré.
Plante pionnière, elle compte parmi les premières à s’installer à des endroits ayant subi des dommages comme les incendies. Ses graines peuvent germer des décennies après leur enfouissement dans le sol. Le Genêt à balais, comme beaucoup de légumineuses (fabacées), a des racines munies de nodosités habitées par des bactéries qui fixent l’azote de l’air et, par conséquent, régénèrent et enrichissent le sol. Il peut ainsi préparer le terrain pour l’implantation, à sa suite, d’autres espèces.
Médecine: Les fleurs sont utilisées dans les affections cardiaques et urinaires.
Les rameaux du Genêt à balais sont riches en spartéine et tous ses organes contiennent des flavonoïdes, ce qui rend la plante un peu toxique, surtout ses graines. Séchée, la fleur de Genêt est utilisée pour ses vertus diurétiques. Mais seule la fleur du Genêt à balais peut être utilisée ; les fleurs d’autres espèces proches comme le Genêt d’Espagne sont très toxiques. Les rameaux peuvent être utilisés pour soigner les troubles cardiaques. La spartéine qu’ils renferment a en effet des vertus cardiotoniques et diurétiques. Elle était connue en obstétrique pour stimuler les contractions de l’utérus. La spartéine exerce aussi un pouvoir de protection contre le venin de vipère : il a déjà été observé que des moutons ayant brouté des feuilles de genêt s’étaient trouvés réfractaires aux effets toxiques des morsures de serpent. Diurétique puissant éliminateur des chlorures et de l’urée, dépuratif sanguin. Cardiotonique (par action sur les nerfs cardiaques et non sur le muscle), hypotenseur, vasoconstricteur. Tonique utérin, ocytocique (qui provoque ou stimule les contractions utérines). Antihémorragique. Purgatif, vomitif (à fortes doses). Antitoxique, antivenimeux. Résolutif.
Biochimie: Le genêt à balai est actif par ses nombreux alcaloïdes (spartéine, sarothamnine, lupanine, génistérine) et par ce que l’on a qualifié d’adrénaline végétale, une amine aromatique du nom d’oxytyraminedes. Aussi des flavonoïdes, un pigment jaune (la scoparine), des acides caféiques, du tanin, des principes amers, une essence aromatique et enfin une grande quantité de potassium.
Histoire du Genêt a balai

Le mot anglais pour balai « broom » est aussi le nom du genêt, et le mot genêt en breton Balan a donné le mot « balai » en français; tant le balai de genêt est un pléonasme, venant de Bretagne.
Les balais de nos grands-mères, fabriqué avec du genêt à balais (Cytisus scoparius), ont longtemps été utilisé jadis à la ferme pour balayer les habitations au sol en terre battue, les cours et basses-cours, les écuries et les étables. Ceci amène à se pencher sur l’importance du genêt dans la vie quotidienne de nos ancêtres.
Dans le domaine celtique, en Écosse, le genêt avait la réputation de renforcer les pouvoirs des sorciers sans aucune incidence sur leur santé. Toujours en Écosse, jeter un balai en direction de quelqu’un lui porte bonheur, notamment pour les joueurs qui se rendent à un match, pour ceux qui se rendent à la pêche ou à la chasse. Et il est dit qu’au printemps, lorsque le bétail sort des étables, faire passer les bestiaux sur un balai posé à plat sur le seuil de la porte, les protègera toute l’année ; balaiera tous les problèmes.



En Bretagne, balayer après le coucher du soleil chassait le bonheur, la paix familiale et l’argent de la maison.
Pire : cela pouvait entraîner la mort d’un membre de la famille. Il y avait aussi ce geste domestique dit « balaiement des morts » qui pouvait importuner ou blesser les âmes présentes. « Balayer trop tard le soir, c’était courir le risque de balayer le Bon dieu dehors. » ou encore, risquer de « congédier la sainte Vierge qui faisait sa tournée pour voir dans quelles maisons elle pouvait laisser entrer ses âmes chéries. ».
Il est même question d’utiliser des branches de genêt fleuri pour des funérailles ou encore d’en recouvrir le corps des défunts afin de balayer le chemin devant leurs âmes. Enfin, si après avoir balayé une première fois, le vent ramenait la poussière à l’intérieur de la maison et que la femme la rejetait à nouveau, ceux qui demeuraient dans la maison seraient réveillés par les âmes des morts. Ainsi, il fallait ne pas balayer la maison les trois soirs de la Toussaint, ni celui du jour de l’An, ni celui du vendredi saint…
*Divinité: Du livre de David Frawley et Vasant Lad La divinité des plantes. Voir mes sources média, biblio…
Pour continuer ainsi , je vous propose une visio autour du Cycle des 8 initiations qui verra un nouveau clan démarrer au Solstice d’été pour 1 année autour de la roue de médecine celte. Rendez-vous Samedi prochain 15 juin à 14h. Sujet: Rencontre Cycle des 8 initiations – Nouveau Clan du Solstice.
Heure: 15 juin 2024 02:00 PM Paris
Participer Zoom Réunion
https://us02web.zoom.us/j/88954263812?pwd=UZa0jCeEbe4QEl1yi03pnaOYQFytsa.1
ID de réunion: 889 5426 3812
Code secret: 564755
Le programme du Cycle des 8 initiations
Prochain article en continuité de celui-ci: Les forêts frontières chez les Celtes.
Encore merci pour la rencontre avec Benoît Cholet, qui a remporté le prix du meilleur livre chamanique cette année, pour son livre « Les parasites énergétiques » ; prix que j’avais reçu en 2023 avec Plantes des Celtes aux Editions Leduc. Grace à Stéphane Boistard, merveilleuse rencontre au Festival Mère nature, nous avons immortalisé ce moment de grâce dans la joie de l’amitié et de la beauté.
Merci à toutes les participant-es aux ateliers, votre attention est précieuse. Merci aux associations organisatrices et à leurs équipe de bénévoles qui sont au service pendant ces quelques jours intenses.

