Cueillir des plantes sauvages

La nature sauvage

Chaque graine, chaque espèce est spécialisée à germer dans un milieu particulier. Dans un sol dont le phosphore est bloqué, la dormance des graines de Chardon marie se lève. Le Chardon fait des racines qui vont plonger dans les couches profondes du sol pour y puiser le phosphore pour le remonter dans une forme assimilable. Tant qu’il y a du phosphore assimilable, le Chardon ne germe pas, la graine attend, pendant des années. Dans les joints en terre de vieilles tours, on a retrouvé la Jusquiame noire disparue depuis 1000 ans. Elles ont germé lorsque les tours ont été rénovées, la terre déplacée.

Nous pensons que les remèdes fabriqués à partir des plantes sauvages sont beaucoup plus riches en acides organiques, minéraux, oligo-éléments… capables de rééquilibrer notre sol, notre terrain.

La future médecine pourrait mettre en application cette nouvelle compréhension à partir de l’observation de la flore spontanée en parallèle de la nôtre.

Depuis que nous sommes conscient de la dégradation de notre milieu naturel, nos organismes hyper réactifs nous alertent sur notre relation direct avec notre milieu.

L’Airelle, Vaccinium vitis-idaea, petit sous-arbrisseau se développe sur des sols dégradés, près des sols tourbeux, sous forme de plaques ou trames fortement ramifiées et enracinées. Elles s’installent dans les landes acides, terrain « pauvre » en nutriment et curieusement. son action sur le corps humain facilite l’assimilation du calcium par son action sur le côlon. Utilisée pour les articulations notamment dans l’ostéoporose. Le macérat hydro-alcoolique glycériné d’Airelle facilite l’élimination de l’acide urique, l’urée et le cholestérol et donc l’assimilation du calcium utile pour lutter contre l’ostéoporose.

Faire cette analogie entre l’organisme de la Terre et le nôtre me rappelle les paroles des peuples Kogis et Arhuacos de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie, rencontrés il y a 4 ans, ils nous rappelaient que nous sommes constitués des mêmes éléments que ceux de la Terre-mère. Lorsque nous la blessons, nous nous blessons.

Après un atelier, nous nous sommes penchés sur la question des 2 Bouleaux: verruqueux & pubescent. Le Bouleau verruqueux pousse en montagne (biotope premier) dans des sols carencés en calcium, arbre de la lande sèche, grand colonisateur de terres incultes (déblais de carrière, talus…) il régénère les terrains dégradés et favorise l’implantation d’autres espèces, or, il serait le plus adapté pour les problèmes de rhumatismes, d’arthroses, il régénère les tissus, et très bénéfique dans les ostéoporoses, les polyarthrites chronique évolutive… nous pouvons retrouver ces informations dans le travail de Gérard Ducerf et ses recherches sur les plantes bio-indicatrices. Alors que le Bouleau blanc, Betula alba, pousse dans les forêts humides dans des sols acides, pauvre en base (pH), il est un arbre pionnier des terrains tourbeux en voie d’assèchement, il peut s’étendre plus au nord que son cousin verruqueux, diurétique considéré comme un des plus intenses, draineur des reins puissant. Ce sujet est vaste et en aucun cas un traitement médical doit être remplacé par un traitement de plantes sans un suivi professionnel, car les plantes lorsqu’elles sont sauvages, cueillies et transformées sur place conservent la force du paysage dont elles s’imprègnent en poussant là et nous la transmettent. C’est un voyage intense, lorsque nous allons vers elles, elles ensemencent notre corps et notre conscience et remettent en mouvement nos fondations.